La Maison de force de Castelgaillard

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, l’insécurité et la famine conduisent un nombre important de vagabonds et de mendiants sur les routes de France. Entre 1650 et 1780, le pouvoir central, relayé au niveau local par une église catholique toute puissante, va tenter de rétablir l’ordre social par la répression. En 1764, un édit royal préconise l’internement des vagabonds.

En 1766, le château de Castelgaillard, construction massive de grès située aux portes de Rodez, est loué par son propriétaire à l’intendant de la province qui en fait une « maison de force » où sont accueillis les vagabonds, mendiants, « sujets méchants et dangereux » et autres « faibles d’esprit ». Très rapidement, les conditions de vie y deviennent insupportables et la maison de force ferme à la fin de l’année 1780.

En 1832, dans un rapport adressé au conseil général de l’Aveyron, M. de Guizard plaide la cause des aliénés, de plus en plus nombreux et accueillis à l’hospice de Rodez dont seulement huit loges composent l’asile qui leur est réservé. M. de Guizard conclut par la nécessité de créer sans délai un établissement qui leur soit spécialement consacré. L’année suivante, le conseil général décide de construire un asile d’aliénés et, pour le financer, vote une imposition extraordinaire de 1 centime pour les trois années à venir.

L’asile d’aliénés de Paraire

En 1838, la construction de l’asile départemental d’aliénés de Paraire débute. Il ouvre en 1852. Prévu pour 300 malades, il en accueille 575 en 1910. Sa capacité d’accueil s’avérant inadaptée et ses locaux devenant vétustes, le Département envisage de « désemcombrer » Paraire en édifiant un asile pour 800 malades sur le domaine de Cayssiols qu’il a acheté en 1895.

 

L’hôpital de Cayssiols

En août 1930, la Congrégation Sainte-Marie de l’Assomption rachète le domaine de Cayssiols au Conseil général de l’Aveyron et s’engage à y construire un hôpital psychiatrique destiné à recevoir tous les malades du département. Dès 1931, cinq religieuses viennent s’installer dans une dépendance de la ferme et les travaux commencent. En avril 1939, les deux premiers pavillons et les bâtiments des services généraux sont achevés. Les premiers transferts de malades femmes ont lieu après que Jean Moulin, alors préfet de l’Aveyron, a signé un traité fixant les conditions de fonctionnement de l’hôpital.

Pendant la guerre, les travaux de l’hôpital de Cayssiols sont interrompus et l’établissement accueille des centaines de malades évacués d’autres hôpitaux psychiatriques. L’effectif atteint alors près de 1 000 malades qui sont hébergés dans des conditions extrêmement difficiles, le gros œuvre des bâtiments étant à peine achevé. Après la guerre, les malades réfugiés regagnent leurs hôpitaux respectifs et les travaux reprennent. En 1952, huit pavillons côté femmes sont terminés et le premier contingent d’hommes est accueilli. Les derniers transferts ont lieu en 1955, situant l’effectif à un millier de malades.

Le centre hospitalier Sainte-Marie de Rodez

En 1974, un arrêté préfectoral met en place la sectorisation de la psychiatrie adulte en Aveyron : le département est découpé en quatre zones géographiques appelées « secteurs » (Espalion, Millau, Decazeville, Villefranche-de-Rouergue) chacune placée sous la responsabilité d’une équipe animée par un médecin-chef. Au centre, la ville de Rodez n’est pas sectorisée.

À partir de 1982, dans chacun des secteurs sont développés des centres de consultations (centres médico-psychologiques). En 1985, un nouvel arrêté préfectoral redécoupe le département de l’Aveyron. Quatre secteurs (Rodez, Espalion, Villefranche, Decazeville) sont rattachés à l’hôpital psychiatrique Sainte-Marie de Rodez tandis que le secteur Millau et sud-Aveyron est rattaché au centre hospitalier intercommunal de Millau. Le centre hospitalier Sainte-Marie de Rodez demeure le seul établissement du département habilité à recevoir les personnes hospitalisées en soins sans consentement.

Au fil des années, le centre hospitalier Sainte-Marie de Rodez ne cesse d’améliorer la prise en charge des patients :

  • En implantant sur l’ensemble des secteurs dont il a la charge et au plus près des patients afin de répondre au mieux à leurs besoins :
    • Des unités d’hospitalisation (cliniques de Rodez et Villefranche-de-Rouergue)
    • Des structures et dispositifs alternatifs à l’hospitalisation : des centres médico-psychologiques (CMP), des hôpitaux de jour, des centres d’accueil thérapeutique à temps partiel (CATTP), des appartements thérapeutiques et relais, de l’Accueil familial thérapeutique (AFT), des équipes mobiles qui interviennent à domicile ou dans des structures partenaires, etc.
  • En spécialisant ses services d’hospitalisation sur le site de Cayssiols avec la création de filières de soins (courte durée, réhabilitation, géronto-psychiatrie et addictologie) offrant des prises en charge spécifiques
  • En développant plusieurs structures médico-sociales :
    • Un Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) à Flagnac
    • Un Établissement d’aide et de service par le travail (Esat) à Rodez
    • Une Maison d’accueil spécialisée (MAS) à Rodez
    • Un Centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) à Rodez
    • Un Service d’accompagnement médico-social pour adultes handicapés (Samsah) « Handicap psychique » en partenariat avec la Fondation Optéo
    • Une Maison des adolescents (MDA12) en partenariat avec les centres hospitaliers de Rodez et Millau, et les associations Addictions France et Village 12
  • En menant un programme architectural ambitieux pour rénover ses unités de soins afin d’offrir des espaces modernes, lumineux et agréables

Le centre hospitalier Sainte-Marie de Rodez vu du ciel

Visite patrimoniale du centre hospitalier Sainte-Marie de Rodez

À la découverte des chapelles du centre hospitalier Sainte-Marie de Rodez